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VENTES DES VINS
La vente des vins des Hospices de Beaune n’a pas toujours eu la forme d’enchères. Pendant plusieurs siècles, la méthode a d’abord été celle de la vente à l’amiable.
Puis, après la Révolution française, la vente à l’amiable a été remplacée par la vente par soumissions. La mise en vente de la récolte est alors annoncée par voie d’affiches aux négociants de la région. Une date limite est fixée pour le dépôt des offres devant la Commission. Chaque soumission ne devait mentionner d’autres indications extérieures que le prix proposé.
L'enveloppe contenant l'offre la plus élevée est seule ouverte à la condition cependant que l'offre soit supérieure à un minimum fixé par avance par l'Administration. L'adjudication est décidée en faveur du négociant dont le nom figure dans l'enveloppe. Quand l'offre est estimée insuffisante, la vente est annulée pour être remise à une date ultérieure.
L'Hôtel-Dieu, dont les vignes étaient déjà bien situées et les vins recherchés, ne trouvait cependant pas toujours facilement des acquéreurs.
Au milieu du XIXe siècle, l'Econome des Hospices, Joseph Petasse, qui fut aussi poète, propose à la Commission de se déplacer, tant en France qu'à l'étranger, vendre les vins directement à des particuliers. Il effectue à travers la France, la Belgique, la Hollande et l'Allemagne des voyages qui s'échelonnent sur deux années au terme desquels tous les vins restés en dépôt sont vendus.
LA VENTE DES VINS AUX ENCHÈRES S’IMPOSE EN 1859
À son retour, il déclare aux administrateurs : "Messieurs, vous pouvez reprendre dès cette année (1851) la vente aux enchères publiques ; il est désormais inutile de nous déranger, la clientèle est faite, nos vins sont connus et ce sont maintenant les amateurs qui viendront à nous".
Il est vrai, qu'une fois déjà, on avait essayé de vendre les vins aux enchères à l'Hôtel-Dieu.
En 1820, le Ministère des Finances conseille de vendre aux enchères. Le Préfet avait lui-même rappelé le mode prescrit pour la vente des vins et la Commission s'y résoud enfin en 1825. Une pratique qui surprend les acheteurs. Ce n'est qu'en 1859 que le système, en usage aujourd'hui, celui de la vente aux enchères, s'impose définitivement.
La vente se déroule sous la Halle de Beaune depuis 1959. Elle a lieu précédemment, et depuis 1925, à la cuverie même. Avant 1925, le public se rassemble dans la cour d'Honneur de l'Hôtel-Dieu décorée pour la circonstance de très anciennes tapisseries. Les acheteurs se regroupent dans la grande salle du Conseil, aujourd'hui Chambre du Roi, au premier étage. Cette salle elle-même devient trop exiguë pour recevoir tous les amateurs et dut être abandonnée pour la cuverie.
